Nuit blanche
Non, je ne vais pas bien ce soir.
Les nuits où je reste debout à écrire je ne vais jamais bien.
J’écris comme quand on pleure, jusqu’à temps que je sois vidée. Alors j’irai me coucher.
Les soirs où je me sens bâillonnée. Étriquée.
Ça n’a rien à voir avec ma vie, aucune enveloppe n’est assez grande pour moi certains soirs, je déborde, d’aspérités, d’aspirations, je suis oppressée.
Le ventre empierré, la gorge empierrée, cloisonnée
Ces soirs-là j’ai envie d’hurler, de jurer, une putain de vie à contenir, je ne suis pas calibrée comme il faut.
Je ne suis pas encore couchée.
« Tu es une étrangère
Je ne sais pas ta façon de lire, pieds nus
Je ne sais même pas ton vrai nom, ton unique nom
Je ne te connais pas
Je dessine ta voix sur le plafond
Et puis je ferme la fenêtre et les rideaux
J’ai les paupières tristes, et bleues, et noires de nuit
A mon cœur qui craque je te devine
Ce doit être ton ombre qui passe là, et toi derrière. »
Owen :
Lors, la reine ignorait qu’elle ignorait
Qu’en elle le nombre était parfait
De l’or, de l’or, quand elle sang d’or R.