Lors d’une promenade perdue
Célibataire, seule
Sur Instagram, à la dérive une fleur
au corps phosphorescent la nuit
Au sublime combat
À relever, à enlever
À prendre, à aimer
Textures, peau et photo, instantanés
Intimes et cœur volant
voyez-m’en, volez-m’en
En allez-m’en, prenez-m’en
accordez-m’en, dites-m’en
entendez-m’en
tendez-m’en
Énormément
De sel, celle qui est telle est seule
Lors d’une promenade éperdue
Absent
Instagram transpire mon échec. C’est ta bulle de respiration, ta chambre, ta scène, ton trésor mais mon existence est niée. Tantôt bafouée avec soin dans la détresse, tantôt une allusion impersonnelle, je n’ai rien dit, fictive, à mon existence : les portes de la séduction restent ouvertes, une âme reste à sauver, seule sur une île que je pensais habiter, mais alors où suis-je ? Tu sembles m’y fuir parfois. C’est là où tu ne bailles jamais. Jamais. Terreau de vie, de désir fort, impérieux, tendu.
C’est pourtant par les mots que nous... C’était les mots c’était la vie c’était nous sur le chemin, et par le jour et dans la nuit
Tu chanterais le bonheur, mais c’est le refuge des douleurs du coeur, d’une vie forte, lumineuse, mais esseulée. Et pourquoi un refuge ? Que tu communiques ton talent, que tu échanges, ce n’est pas ça qui m’atteint. C’est ce refuge, qui crie mon échec, mon absence.
Je suis tellement désolé d’avoir été dur, de ne pas comprendre. J’ai envie de m’effacer, je ne sais pas quoi faire de moi, je ne vois pas d’issue
Lors d’une promenade perdue
Rien d’étonnant
J’ai raté, épuisé ma vie
J’étais pourtant gentil
et doux
je croyais à l’intime, aux murmures
À la plénitude contenue, offerte
soi
Aux lèvres nues
La soie d’un baiser au noeud lentement défait
Quand pied du mur le garçon demeure
C’est un faux musicien, un faux poète
ivre comme un faux génie
livres lus, oubliés, qui mot ne dit
Et inintéressant depuis longtemps
Toute cette poussière en vitrine
voilà qu’aujourd’hui il prend l’eau, le vent
Quand d’autres sont grave vivants, et amusants
Mais je croyais
Le monde sur un carré de tapis
nous en faisions le tour les joues rougies
par les bougies
Je ne suis nulle part
Effacé
Le jour me prend à la gorge, les doigts sans accroche
Où était mon âme
Où est le drame, où est mon âme
dans cet appartement désert sans couleurs sans lumière, sans flamme, bougies parties
le passé dans le mur
comme un serpent
vaguement mort
quand tous passés à autre chose
en haut en bas devant
Beaux, bon an mal an
Je croyais